Le chemin blanc
Il y a des raisons d’espérer
La vie est belle, il n’est pas question d’en douter
Il y a des raisons d’espérer
Car l’Homme sait aimer
Les jeunes dans la rue
Et des lettres en couleurs peintes sur des draps tendus
Proclament des valeurs qu’ils brandissent comme des fleurs
Sur les pleurs et les pavés d’hier
Il y a des raisons d’espérer
Regardez les lycées
Dans la course imposée ils se sont rassemblés pour chanter
La solidarité
Et sur le tableau noir
Ont écrit à la craie de superbes histoires
Pleines de poésie
C’est la vie c’est la vie qui pousse et qui jaillit
Il y a des raisons d’espérer
La vie s'adapte, il n’est pas question d’en douter
Il y a des raisons d’espérer
Car l’Homme sait créer
Avec le prof de physique ils ont su fabriquer
Une machine ingénieuse qui fonctionne presque sans énergie
L’intelligence collective au service de la vie
Et regardez ces deux-là qui tapent sur des bidons
Devant la boulangerie avec tant d’énergie, ils nous mettent de la vie
Dans nos rues, dans nos vies endormies
Et ça pulse et ça pulse et ça pulse, ils nous donnent l’énergie
Il y a des raisons d’espérer
La vie est forte, il serait triste d’en douter
Il y a des raisons d’espérer
L’Homme est fait pour aimer
Regardez dans la rue
Ils sont là chaque année les petits amoureux qui ne font que s’aimer
Qui s’embrassent tendrement, comme ils sont heureux
On se réjouit avec eux
Que ce soit dans de beaux domaines ou logés pour trois sous
Partout il y a des gens qui aiment qui ont trouvé le goût
D'une vie toute donnée, d'une vie toute tournée vers ceux qui les entourent
D'une vie habitée des sources de l'amour
C'est pour ça qu'il y a des raisons d’espérer même dans l’injustice du monde
Ce qui n’est pas bon finit toujours par vaciller, il y a des raisons d’espérer
L’Homme est habité d’une force qui le pousse vers la bonté
Et il finit toujours par trouver le chemin pour y arriver
Les enfants, ha les enfants, ils mettent de la lumière
Par des mots anodins sur le monde qu’on leur sert
Sur nos règles recouvertes de poussière
Les enfants, ah écoutons les enfants ils mettent de la lumière…
Par des mots anodins sur le monde qu’on leur sert
Sur nos règles recouvertes de poussière
De poussière…
Hé, demandez aux gamins…
Et si on associait les jeunes ?
C’est eux qui ont l’avenir.
Demandez aux enfants !
Ils ont plein de trucs à dire.
Faites leur une place un peu…
On a plein d’idées !
Les enfants, ah écoutons les enfants ils mettent de la lumière…
Faites-nous confiance…
Par des mots anodins sur le monde qu’on leur sert
Lâchez du lest !
Sur nos règles recouvertes de poussière
Demain c’est eux !
Vous verrez…
Votez pour eux !
Ça va déménager !
Il faut les laisser, leur faire confiance.
N’vous inquiétez pas, on y arrivera.
Les enfants, ah écoutons les enfants ils mettent de la lumière…
Votez pour nous !
Par des mots anodins sur le monde qu’on leur sert
Votez pour eux !
Sur nos règles recouvertes de poussière
On a plein de trucs à dire.
Pourquoi il y a plein de voitures dehors alors que ça pollue ?
Les enfants, ah les enfants ils mettent de la lumière…
Moi j’aime les papillons.
Par des mots anodins sur le monde qu’on leur sert
Je peux ?
Sur nos règles recouvertes de poussière
Hou, il va y avoir du vent frais…
Maman tu m’emmènes sur la montagne pour voir les étoiles ?
De toute façon la solution sortira d’un cœur d’enfant.
C’est comme ça qu’il faut faire.
Voilà, allez-y ! Allez-y vite ! Courrez !
Et partez sans retour hein…
Et là, là vous serez sans retour, ce sera très bien.
J’ai fait un rêve de bord de mer
Un rêve d’océan et de vent
J’ai fait un rêve de lumière,
De rires d’enfants, de bateaux blancs
J’ai fait ce rêve, cette prière
Il y a longtemps, adolescent
Tu en étais la page première
Le chemin blanc, le cerf-volant
Je vis ce rêve, marche à ton bras
Dans les embruns et dans le vent
Comme il est doux vivre avec toi
Cette simple prière d’enfant
Quand le jour descend sur la mer
Que les enfants nous laissent du temps
A ton bras j’aime la lumière
Des bateaux blancs prenant le vent
Du bout des doigts
Tu m’as fait danser avec toi
Dans la lumière du matin
De nos chemins
Il est doux de vivre ce rêve
Avec toi depuis si longtemps
Elle est belle cette lumière
De rires d’enfants prenant le vent
Du bout des doigts
Tu me fais danser avec toi
Dans la lumière du matin
De leurs chemins
Il suffira d’un petit signe de ta main pour que je trouve le chemin
Il suffira d’une lumière dans tes yeux pour comprendre ce que tu veux
Il suffira d’un mot, d’un tout petit rien
Pour que nous partions tous deux hors du chemin
Pour que nous nous perdions dans les sous-bois et leurs parfums
Je t’offre la tendresse comme une source fraiche pour maintenant
Je t’offre la paresse et l’envie de prendre tout notre temps
Entends-tu la promesse qui dort sous les sapins
Pressens-tu les caresses cachées sous la paume de ma main
Laisseras-tu l’ivresse te prendre par les reins
Marchons à l’ombre des grands arbres dans la lumière du mois de mai
Coupons par les fougères et les genêts loin des regards indiscrets
Allongeons-nous dans l’herbe verte du printemps
De ce semblant de clairière offert à deux enfants
Et laissons bercer par le bruissement des branches dans le vent
Roulons dans la douceur des jeunes herbes folles
Dans ces jeux de lumières où mille fées s’envolent
Roulons sur la mousse et les feuilles
Les cheveux baignés de brindilles
Parmi les chants d’oiseaux et tout ce qui fourmille
Le craquement des arbres, le merle qui sautille
Je frôlerai ta peau, te parlerai tout bas et tu me souriras
Nous roulerons dans la douceur du jour qui part
Dans les jeux de lumières dorées quand vient le soir
J’enlèverai les feuilles coincées dans tes cheveux
Et sur ton dos soyeux
Et nul arbre n’aura vu
De mémoire de vieux chêne
Plus tendres inconnus, plus charmant imprévu, plus délicate scène
Et nul arbre n’aura vu
De mémoire de vieux chêne
Plus tendres ingénus, plus élégante reine…
L’expérience que l’on cueille à la vie
Que l’on engrange en sagesse
Peut faire ombrage
A l’élan de la jeunesse
L’expérience que l’on cueille à la vie
Que l’on engrange sous son toit
Peut faire ombrage
A la jeunesse et à sa joie
Mon Dieu je veux les deux
Je veux la paix d’un pas plus lent
Je veux pouvoir prendre le temps
Le soir de m’asseoir un moment
Mon Dieu je veux les deux
Je veux cette vie de cerf-volant
Qui danse vive dans les courants
Au gré du vent, au gré du vent
Combien d’hommes et de femmes qui naviguent
En quête d’une île superbe
Ont traversé
Maints des ports sans s’y amarrer
Combien d’hommes et de femmes qui recherchent
Un petit paradis sur terre
Sont perdus en pleine mer
Essuyant vents et marrées
Mon Dieu prends bien soin d’eux
Donne-leur la lumière d’un phare
Qui puisse guider leur voyage
Quand ils s’en reviennent du large
Mon Dieu je fus l’un d’eux
J’ai connu les longs voyages
L’immense soif de rivages
Aux superbes paysages
L’expérience que j’ai cueillie à la vie
Que j'ai engrangée en sagesse
N’a pas étouffé
L’espérance de ma jeunesse
L’expérience que j’ai cueillie à la vie
M’a donné l’humilité
De me savoir imparfait
Moi et le monde que l'on fait
Mon Dieu j’ai déposé
Ma longue quête d’absolu
Et j’ai pu embrasser
La beauté de ma rue
Mon Dieu je ne veux plus
Courir le monde après des rêves
Car c’est ici sur ma terre
Que mon voyage continue…
Viens sortons un peu dans la nuit, viens avec moi dehors écouter la neige
Viens demander l'offrande de minuit dans cette nuit claire d'hiver
Rien ne bouge, tout est silence
Des portes d'infini sont ouvertes entre le ciel et la terre
Viens, c'est le moment, viens sortons dans la nuit, goûtons l'odeur du froid
Ouvrons tous les deux un chemin de poudreuse dans la neige par nos pas
Nous marcherons dans la pureté de l'hiver
Nous marcherons tous les deux sous un ciel superbe
Et l'amour qui respire entre nous fait écho à la beauté du temps
Combien de pays avons-nous exploré depuis qu'on est enfants,
Depuis combien de temps nos souvenirs ont fait
Ce fabuleux voyage tissé de mille perles
Et si ce soir dans ton souffle je sens la force des jours et des nuits
Cela n'enlève en rien la fraicheur de l'instant au parfum d'infini
Ni au bel éclat de notre étoile
Qui a toujours guidé nos pas et éclairé mon âme et la tienne
Viens !
Viens dans la neige, viens sortons dans la nuit…
Viens marcher sous ce ciel superbe…
Viens demander l’offrande de minuit…
J'ai ôté mon manteau et l'ai lâché à terre
Me suis laissé tomber sans raison dans le vent
Léger comme un enfant, je me suis laissé faire
Porté par ses courants dans un ciel flambant
J'ai vu les maisons petites et les gens dedans
Les lumières du village dans la nuit tombante
Autour de moi résonnaient des rires d'enfants
Emu, je me suis enroulé dedans
Des oiseaux voyageurs sont venus me rejoindre
J’ai partagé leur vol paisible et silencieux
Ils m'ont escorté comme on eût fait d'un prince
Je me laissais porter par ce flot majestueux
Dans le ciel étoilé, sous l’œil de la lune
Ils m’ont fait traverser d’épais rideaux de brume
Cette force légère, tendre comme une mère
Me portait dans la nuit comme on fait d’un petit
Quand du haut de l’azur le soleil apparut
Au loin sur les sommets tout revêtus de blanc
Je sus que mon voyage avait atteint son but
Et fus redescendu sur le sol tendrement
Déposé en douceur à moitié endormi
Je me suis éveillé au chant de la forêt
A l’odeur de la terre mouillée j’ai compris
D’où venait la lumière des perles de rosée
Sans savoir si j’avais dormi ou bien rêvé
Je sentais la forêt vivante comme jamais
Les notes cristallines d’une fauvette cachée
Répondaient au pic vert, là, qui tambourinait
J’écoutais attentif la vie qui se réveille
La beauté de ce jour qui s’offrait là joyeux
J'entendais battre en moi une flamme superbe
Ne sachant d'où pouvait bien provenir ce feu
Je me mis à chanter confiant de tout mon cœur
Ce jour-là dans mon ciel une étoile renaissait
Mes notes de musique comme des pollens de fleurs
S’éparpillaient, au loin, par le vent dispersées
Je me mis à chanter confiant de tout mon cœur
Ce jour-là je savais l’enfant que j’étais
Mes notes de musiques comme des pollens de fleurs
S’offraient généreusement, par le vent dispersées
Présence mystérieuse du cœur de Dieu dans le silence de la nuit
Tout est silence, tout est paix
Je suis là, oui, je suis,
Tendresse de cet amour céleste
Chant du cœur, au cœur de ton cœur
Tendresse du créateur portée par la nature jusqu'à sa créature
Source de vie qui remonte à l'origine de l'origine
Elle est là, là pour moi, là pour toi
Amour à la source de l'amour
Origine de la création, qui dépasse les siècles et le temps
Origine de ta création, qui habite le temps de ton temps
Je t'offre la tendresse de cette mère céleste
Qui te prend contre son sein, qui fait de cet enfant le sien, qui te couvre de sa main
Un murmure intérieur une chaleur, un souffle,
Le tout Amour qui n'est qu'amour et qui est là
La tendresse de ta promesse qui respire tout contre toi
Dans le silence de l'être, elle est là
Comme le cœur de l'arbre qui bat
Je t'offre cette vie qui est aussi la mienne
Qu'on m'a donné, que j'ai perçu, que j'ai cherché, que j'ai reçu
Qui habite le temps de mon temps
Dans le silence du cœur présent
Je suis là, oui je suis
Elle est là, je la suis
Et je m'offre, elle et moi
Mon ami Norbert
Hier m’a offert
Un disque de McCartney
Qui me berce tendrement
Je le sirote
Sur la terrasse
Avec mon café
Hier encore
Il est passé
Des notes plein la tête
« Mon gars tu dois écouter ça ! … »
J’ai échangé
Quelques morceaux
Contre un verre de Cointreau
Dans la douceur
Du soir
Nous libérions les disques
De leurs cages
Ils s’envolaient
Comme des lucioles
Dans la nuit qui résonne
Les mélodies
Les harmonies
Ouvraient les portes
Et nos âmes engourdies se lèvent
Toutes parées
De cette beauté
Elles s’habillent de rêves
Et ce matin
Sur la terrasse
Le jour se lève
Baigné d’un air de McCartney
J’ai dans le cœur
Les joies, les larmes
De mon ami Norbert
Celui qui peut sonder le cœur
De ce grand et beau chêne
Découvrirait l'histoire aride
De son bois dur et fière
Il porte en lui le poids du temps
Le secret des années
Petits feux éphémères, nous ne pouvons que révérer
Sa force calme enracinée
Qui traverse le temps
Et se donne à nous
Par une simple présence
D'où vient ce chant silencieux
Que l'on vient respirer ?
Cette force mystérieuse
Qui s’enracine sous nos pieds
L'année de sècheresse est là
Dans la strie étroite et dense
Du bois assombri de tanin
Elle se cache au profond de la grume
Ignorée des consciences
Secret d'humilité
Qui échappe au regard ébloui de l'enfant
C'est peut-être là qu'est sa force
Dans ses blessures invisibles
Unies au bois des vertes saisons
Pour donner le bois noble qui traverse les âges
Secret magnifié par la main du menuisier
Qui façonnera cette force sauvage
En morceaux d'éternité
Quand on commence à descendre
Qu’on voit venir à nous l’hiver
Qu’on réalise…
Quand on commence à comprendre
Qu’on ne fera plus marche arrière
Quoi qu’on en dise…
Quand on se sent plus invincible
Et que s’égrènent les possibles
Qu’on sent venir…
L’heure où on baissera les armes
Au prix de l’une ou l’autre larmes
De désir…
Quand le temps change de tempo
Et que le corps nous dit « mollo »
Qu’on ralenti…
Quand l’inconfort ou la douleur
Viennent éclore dans nos raideurs
Sans dire merci…
Quand nos joies changent de rivages
Qu’humbles deviennent nos voyages
Qu’on se contente…
De ce que la vie nous donne encore
Et de tout ce qu’on ignore
Ignore encore…
Certains diront c’est la vieillesse
D’autres penseront c’est sagesse
C’est silencieux…
Certains chercheront la jeunesse
D’autres accueilleront la faiblesse
Qui vient à eux…
Certains diront c’est la vieillesse
D’autres penseront c’est sagesse
Qu’est-ce qu’on y peut ?...
Certains pleureront leur jeunesse
D’autres accueilleront la faiblesse
Tombée sur eux…
Certains diront c’est la vieillesse
D’autres penseront c’est sagesse
On se fait vieux...
Certains pleureront leur jeunesse
D’autres accueilleront leur faiblesse
Au fond des yeux…
Certains diront c’est la sagesse
D’autres penseront c’est vieillesse
N’est-ce pas les deux ?...
Certains pleureront leur jeunesse
D’autres accueilleront la faiblesse
Qui s’offre à eux…
Qui s’offre à eux…
Touché en plein vol à l’aube d’un matin d’été
Je m’écrase au sol, sans avoir réalisé
Aï je m’affole, je ne peux plus bouger
J’ai mal, je rafistole, essaye de minimiser
Je crois pouvoir me relever, je bas des ailes pour m’envoler
Mais c’est une course maladroite, un pas cassé, un pas qui boite
Et je retombe face contre terre
Le nez plongé dans ma poussière
Ce n’est pas la vie qu’on avait rêvée
Ce n’est pas ce que je voulais te donner
Pardonne-moi mon cœur je n’ai plus la santé
Je suis malade
C’est dur de se laisser aimer
De se découvrir diminué
Je pensais pouvoir toujours te protéger, mais,
Je suis malade
Touché en pleine course, j’étais un bouquet de chansons
Stoppé en plein élan, nos rêves dansaient dans le vent
Je me sens inutile et je me sais peser
Sur ceux dont normalement, je devrais m’occuper
Touché dans mon corps, ce corps devenu ma prison
Malgré tous mes efforts, les blouses blanches et leurs potions
Esclave je me découvre, sous le joug des désillusions
Je me bats, je dénie, je crie
Ce n’est pas la vie qu’on avait rêvée
Ce n’est pas ce que je voulais te donner
Pardonne-moi mon cœur je n’ai plus la santé
Je suis malade
C’est dur de se laisser aimer
De se découvrir diminué
Je pensais pouvoir toujours te protéger, mais,
Je suis malade
Et toi, tu es toujours là…
Tu es partout
Tu es debout
Et moi, je suis planté là !
C’est dur de me voir comme ça
C’est dur aussi pour toi
Tu le caches bien
Tu ne dis rien
Tu es là avec moi
J'ai rêvé…
J'ai rêvé que les hommes s'étaient mis à écouter
Ecouter le vent
Ecouter la mer
Ecouter le ciel qui espère
Ecouter le bourdonnement de la cloche qui habite la vallée comme un cœur qui bat
Ecouter le chant des moines, qui inondent le monde, à toute heure du jour, respiration profonde et méconnue
Ecouter la lumière de l'étoile du matin qui brille d'un tout petit peu, d'un tout petit rien, dans ce grand tout
J'ai rêvé que les hommes s'étaient mis à écouter
Le vent d'été caresser les blés
Ecouter l'écho de l'eau tirée du puits
Et la pâte glisser sous la main du boulanger qui pétrit
J'ai rêvé que les hommes s'étaient mis à écouter
Ecouter le feu craquer, la pate qui lève
Ecouter la braise silencieuse, le pain qui cuit
Ecouter la vie comme un cœur qui bat, comme une respiration profonde et méconnue
J'ai rêvé que les hommes s'étaient mis à écouter la main qui rompt
Et celle qui donne
Et celle qui prend
Ecouter la joie
Ecouter les rires
Ecouter la vie
Ecouter la vie comme un cœur qui bat, comme respiration profonde et méconnue
J’ai pris un chemin qui mène au large
Le peu qu’on peut porter
J’ai pris un chemin, j’ai pris le large
En me laissant guider
J’allais de chemin en chemin
De village en village
Marchant de silence en silence
De présence en présence
J’allais par le vent, la pluie, la brume et le froid
Mariant l’aurore avec le soir
Passant du chaume brulant à la fraicheur des sous-bois
Unissant lumière et brouillard
J’ai sifflé répondant à la grive
Fait l’amour avec l’eau du lac
Effrayé le renard et la biche
Caressé l’escargot de nacre
Les mains noircies de poussière, de terre et de feu
Marquées de soleil et de ronces
Les pieds meurtris d’efforts, fidèles et courageux
Le cœur ébloui et heureux
A toute heure du jour cette présence
Un amour qui grandit
Ce cœur habité de silence
De silence et de vie
Un cœur modelé de poussière, de terre et de feu
Habité d’une joie profonde
Brûlé d’un amour insaisissable et silencieux
Je vais libre et heureux